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De bon ton

Quand on part à l’étranger, on s’efforce toujours de connaître quelques rudiments de la langue de la contrée que l’on va envahir. En ce qui me concerne, ayant toujours aimé la grammaire et ayant la chance d’avoir une relativement bonne mémoire, j’ai toujours appris les traditionnels « Bonjour », « merci », « au revoir », « Combien ça coûte ? » dans les langues de tous les pays que j’ai visité : Italie, Allemagne, Espagne, France (faut enlever l’accent vaudois), Angleterre, USA, Roumanie, ça, ça va : langues indo-européennes, d’origine latines ou germaniques, c’est relativement facile. Ca se corse avec la Hongrie, Croatie, l’Egypte, et surtout avec l’Asie : Vietnam, Laos… et Thaïlande !

La langue thaïe fait partie du groupe des langues kadaïes ce qui n’a naturellement rien à voir avec les langues  indo-européenne. Quand on commence à se lancer là-dedans, on est d’abord rassuré par les faits suivants :

  • Les structures de phrases sont en général les mêmes que chez nous : sujet – verbe – complément. En général…
  • C’est une langue isolante : tous les mots sont invariables. Pas d’accords en nombre ou en genre, car il n’y en a pas !
  • La grammaire est très simple : pas de genres, pas de déclinaisons, pas de conjugaison.

Un français expatrié avec lequel j’avais sympathisé à Koh Tao il y a quelques années m’avait affirmé que le thai, c’est pas compliqué : c’est du Tarzan : « moi vouloir manger »…

Ben alors, ça ne devrait pas être trop compliqué… Ce qu’il avait omis de préciser, c’est que le système de pensée est fondamentalement différent. Dans l’ exemple ci-dessus, le « moi » change de forme suivant le status de son interlocuteur ou selon le genre de la personne qui énonce la phrase. Une femme ne dit pas « moi vouloir manger » de la même manière qu’un homme. Et encore d’une autre manière si l’on s’adresse à  une personne d’un status social différent.  Ca va faire beaucoup de mots à apprendre pour une phrase toute simple !

Et la cerise sur le gateau : à l’instar du chinois, le thaï est une langue tonale : cela signifique que les mots changent de sens en fonction de la hauteur à laquelle ils sont prononcés. On distingue 5 tons de voix différents, et par exemple le mot « mai » (prononcez « maille ») peut signifier « non » ou « bois » ou encore « neuf » selon l’intonation. On a tous appris des phrases rigolotes lorsque l’on étudiait l’allemand, du genre : « Wer nichts wird wird Wirt », et bien voici la version thaïe :

ไม้ ใหม่ ไม่ ไหม้ ไหม

Prononcez « mai » respectivement sur les tons haut, bas, tombant, tombant et haut : cela signifie « Le bois neuf ne brûle pas, n’est-ce pas ? »

 

PS : L’examen du Divemaster, je prévois de le passer en anglais..