Archives mensuelles : juin 2011

De bon ton

Quand on part à l’étranger, on s’efforce toujours de connaître quelques rudiments de la langue de la contrée que l’on va envahir. En ce qui me concerne, ayant toujours aimé la grammaire et ayant la chance d’avoir une relativement bonne mémoire, j’ai toujours appris les traditionnels « Bonjour », « merci », « au revoir », « Combien ça coûte ? » dans les langues de tous les pays que j’ai visité : Italie, Allemagne, Espagne, France (faut enlever l’accent vaudois), Angleterre, USA, Roumanie, ça, ça va : langues indo-européennes, d’origine latines ou germaniques, c’est relativement facile. Ca se corse avec la Hongrie, Croatie, l’Egypte, et surtout avec l’Asie : Vietnam, Laos… et Thaïlande !

La langue thaïe fait partie du groupe des langues kadaïes ce qui n’a naturellement rien à voir avec les langues  indo-européenne. Quand on commence à se lancer là-dedans, on est d’abord rassuré par les faits suivants :

  • Les structures de phrases sont en général les mêmes que chez nous : sujet – verbe – complément. En général…
  • C’est une langue isolante : tous les mots sont invariables. Pas d’accords en nombre ou en genre, car il n’y en a pas !
  • La grammaire est très simple : pas de genres, pas de déclinaisons, pas de conjugaison.

Un français expatrié avec lequel j’avais sympathisé à Koh Tao il y a quelques années m’avait affirmé que le thai, c’est pas compliqué : c’est du Tarzan : « moi vouloir manger »…

Ben alors, ça ne devrait pas être trop compliqué… Ce qu’il avait omis de préciser, c’est que le système de pensée est fondamentalement différent. Dans l’ exemple ci-dessus, le « moi » change de forme suivant le status de son interlocuteur ou selon le genre de la personne qui énonce la phrase. Une femme ne dit pas « moi vouloir manger » de la même manière qu’un homme. Et encore d’une autre manière si l’on s’adresse à  une personne d’un status social différent.  Ca va faire beaucoup de mots à apprendre pour une phrase toute simple !

Et la cerise sur le gateau : à l’instar du chinois, le thaï est une langue tonale : cela signifique que les mots changent de sens en fonction de la hauteur à laquelle ils sont prononcés. On distingue 5 tons de voix différents, et par exemple le mot « mai » (prononcez « maille ») peut signifier « non » ou « bois » ou encore « neuf » selon l’intonation. On a tous appris des phrases rigolotes lorsque l’on étudiait l’allemand, du genre : « Wer nichts wird wird Wirt », et bien voici la version thaïe :

ไม้ ใหม่ ไม่ ไหม้ ไหม

Prononcez « mai » respectivement sur les tons haut, bas, tombant, tombant et haut : cela signifie « Le bois neuf ne brûle pas, n’est-ce pas ? »

 

PS : L’examen du Divemaster, je prévois de le passer en anglais..

Histoire d’eau

Oui, j’avais déjà utilisé ce titre sur Solarie pour une histoire de tuyau de salle de bains, mais là c’est un peu plus important. Ca nous permet également d’apprécier la manière dont les rédactions  trient les informations « importantes », car en ce qui me concerne je n’avais entendu parler de rien.

Il y a eu à la fin mars de cet année des inondations historiques sur Koh Tao. Pluies diluviennes, glissements de terrain, routes défoncées, maisons détruites. Selon les bilans que j’ai lu, 16 personnes décédées au total. Comme quoi, la mousson, ça peut être du vraiment sérieux :

Et Chalok, c’est exactement le coin où je projette d’aller. J’arrive vraiment comme la grêle après les vendanges : toutes proportions gardées, cela m’avait déjà fait le coup à Phuket avec tsunami en 2004…

Ca ne manque pas d’air

Quand on se met à la plongée et que l’on voyage un peu, on est vite confronté au problème du détendeur : dans les trois quarts des cas, ceux loués par le club de plongée sont au mieux du bas de gamme ou au pire en mauvais état. Certes en général ils fonctionnent toujours correctement, mais se sont soit des casseroles qui pèsent une tonne et qui ne fournissent qu’un filet d’air passé 5m, soit ils ont les embouts abîmés ou malcomodes et ils vous collent une gingivite dès les premières minutes.

Fort de ce constat, j’avais très rapidement acheté mon propre détendeur afin d’éviter ce genre de désagréments. Les personnes avec qui je plongeais à l’époque recommandaient unaniment Apeks, qui est à les croire la Rolls Royce du détendeur. Et en plus de cela, ayant passé mon Open Water au lac Léman, il fallait impérativement choisir une configuration « eaux froides », c’est-à-dire deux premiers étages, et bannir la technologie « à piston » au profit de celle « à membrane » afin d’éviter les risques de givrage. Bref, j’avais finalement opté pour un premier étage DST avec respectivement un TX50 en principal et un TX40 en octopus. Rien à redire, ils ont fait les multiples épaves d’Hermance ainsi que les falaises de Rivaz sans jamais givrer, pas de soucis.

Mais maintenant, hormis les rares plongées de l’Escalade ou de Noël, je ne plonge pratiquement plus en eaux froides. Et j’avais assez rapidement acquis un Aqualung Cousteau, plus léger, plus petit, beaucoup moins cher et offrant un confort nettement supérieur. Lors d’une révision périodique, alors que je m’enthousiasmais sur le simplicité et légèreté de mon Cousteau, le technicien m’avait proposé d’y installer la chambre sèche, ce qui devrait ainsi me permettre d’éviter les problèmes de givrage si jamais je retournais plonger en eaux froides. J’ai donc fait faire cette modification, et bien que je ne pas plus souvent retourné au lac, j’ai continué à plonger en mers chaudes exclusivement avec mon Cousteau customisé « chambre sèche ».

Avant de partir plonger non-stop, je me suis tout de même dit que je valais bien un détendeur neuf et un peu plus haut de gamme. Autant le bouche à oreille entre plongeurs que les sites de compaisons cotent très favorablement l’Aqualung Legend. J’ai donc finalement craqué pour un Legend Supreme ACD :

J’ai tout de même pris la version « Supreme » compatible eaux froides, si jamais cela me reprend une fois. Autrement, il a l’air de présenter un grand nombre d’avantages : compatible Nitrox, surcompensé, système de fermeture automatique lors des manipulations, multiples réglages de débit, etc, etc… Bref, je me réjouis de l’avoir en bouche en conditions réelles, même si je l’ai déjà essayé à 80 cm de profondeur dans ma piscine !

PS : Je ne sais pas si cela sera utile à quelqu’un, mais si jamais vous faites le service de votre Apeks TX-50 vous-même, voici un éclaté qui pourra être utile.

Le retour de Spyder, man !

Véritable petit miracle : mon fameux ordi de plongée suunto spyder, qui avait mystérieusement disparu il y deux ans a refait son apparition dans un tiroir de mon armoire à fringues, sous une pile de T-shirts que je ne porte plus. Logique ! Je suis pourtant sûr que j’avais examiné toutes les cachettes possibles, mais bon, on va dire que les hypothèses que j’avais formulées alors étaient fausses et que j’avais dû oublier ce coin là.

Quoi qu’il en soit, je suis très content de l’avoir retrouvé, car bien que j’avais acheté une mosquito qui est plus moderne, il est tout de même recommandé d’avoir deux ordinateurs avec soi pour une période de plongée intensive loin de tout. C’est vrai que la mosquito gère le nitrox et présente l’avantage majeur d’avoir la batterie remplaçable par l’utilisateur, mais j’ai trouvé une parade à ce dernier argument : l’outil magique qui permet de faire soi-même le remplacement de la pile sur la spyder (et sur la stinger aussi je crois ) :

Il faut être un petit peu méticuleux, et ne pas oublier de changer le joint avant de l’embardoufler d’un peu de silicone pour que le boitier reste bien étanche. Et quant au nitrox que le sypder n’intégre pas, ce n’est pas vraiment un souci; en étant très prudent sur les profondeurs maximales (mais le gofle du Siam n’est pas la mer Rouge) on peut avantageusement plonger avec les tables à l’air et introduire ainsi une marge de sécurité supplémentaire importante par rapport à la saturation en azote. Sans compter que la dernière fois que je suis allé à Koh Tao, le nitrox n’était vraiment pas courant !

Et en plus, en ce qui me concerne je supporte mieux au poignet une montre en métal plutôt qu’en plastique :

 

Et ça a tout de même plus d’allure, non ?

Geek koh tao

Voilà. Nouveau titre, nouvel habillage, et nouveau contenu. J’attends en fait ce moment depuis bientôt deux ans. J’avais fait quelques allusions ici et là, mais même si cela me démangeait d’en parler, j’ai attendu d’avoir la confirmation officielle pour évoquer ce projet. Mais là c’est maintenant tout bon, j’ai reçu ma lettre de confirmation il y a quelques jours.

De quoi s’agit-il exactement ? Et bien j’avais fait la demande il y a deux ans pour obtenir un congé sabbatique afin d’aller parfaire mon cursus de plongeur. Je suis allé 4 ou 5 fois en Thaïlande, et c’était clair que j’avais bien envie de passer mon premier brevet professionnel dans ce pays. Ma tendre moitié avait quant à elle opté pour l’Égypte, et elle avait passé son DiveMaster à Sharm-el-Sheikh en 2005. Après mûre réflexion, pour moi ce sera Koh Tao (non, ne cherchez pas de Street View, il n’y a en pas !), où j’avais d’ailleurs déjà passé mon Rescue il y a bientôt 10 ans. D’où le titre du blog, qui peut se comprendre « Guy Koh Tao » ou « geek koh tao » (si l’on peut toutefois se considérer comme geek à passé 40 ans !). Mais bon, si vous êtes un lecteur assidû de Solarie, vous avez l’habitude de mes jeux de mots ô combien subtils…

Bref, le but du jeu est évidemment de passer l’examen, mais cela représente plus un prétexte en face de mes motivations véritables. Premièrement, j’ai très très très envie de laisser tomber (pendant un moment du moins) cette satanée Information Technology, qui nous rend geeks et éthérés. Trimbaler des blocs de 20 kilos, enfiler une combinaison en néoprène par 38 degré à l’ombre (et il n’y a pas d’ombre) et palmer dans l’eau turquoise, voilà tout de même une activité concrète et physique : pas besoin d’aller faire un tour au fitness après le boulot entre deux embouteillages; le soir, tu tombes raide dans ton lit et tu t’endors avant que ta tête ait touché ton oreiller.
Deuxièmement, je suis vraiment intéressé par cet éco-projet de préservation des coraux. J’en avais déjà parlé, la technique d’implantation a l’air de réellement porter ses fruits. On va aller voir ça de plus près et apporter ma petite contribution au projet.
Troisièmement, je me demande si après bientôt 20 ans de vie commune, je suis encore capable d’entreprendre quelque chose moi-même, et ne compter que sur mes propres ressources. Cet aspect là est particulièrement présent depuis que j’ai eu mes alertes de santé en 2002, et que sans Madame, je pense que je me serai jamais éloigné de plus de 500 m de l’hôpital. Est-ce que je serai capable de me décaper la couenne au soleil des tropiques tout seul ? En plus, à 42 ans, c’est presque le double de l’âge moyen d’un DiveMaster standard… C’est peut-être ça, le véritable défi !
Et quatrièmement, j’espère que ce genre d’escapade va me rendre un physique d’Apollon, que je serai en trois semaines taillé comme une armoire normande, bronzé, le muscle saillant et les carrés de chocolat des abdominaux frémissants…

Voilà donc ce qui m’attend d’ici quelques semaines. Je suis pour le moment bien avancé dans la phase des préparations : les billets d’avion, le contact avec le centre de plongée, les examens médicaux, vaccins, passeports, certifications de plongées, logbooks, etc, etc. Seul truc dommage : je n’ai pas trouvé une seule organisation à Genève qui donne des cours de langue thaïe. Franchement dommage, je dois me rabattre sur le phrasebook du Lonely Planet et quelques sites pour la prononciation… Heureusement que je serai bientôt beau et musclé de partout, parce que ce n’est pas avec ma conversation que je vais me faire des copines !