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Asimov

Comme adolescent, j’étais plutôt solitaire. Je passais la majorité de mes vacances à la Vallée, dans notre petit appartement à côté de l’Orbe, et je montais le col de la Givrine en vélomoteur. J’en profitais pour m’acheter une cartouche de cigarettes détaxées à la Cure (à 17 Frs à l’époque), cela me faisait les vacances. Je passais mon temps entre la pêche et la lecture frénétique de tout ce qui me tombait sous la main.

C’est à cette époque là que je suis devenu fan de science-fiction. J’avais vu un Temps-X qui présentait le dernier opus des Fondation d’Isaac Asimov, et j’ai dévoré en quelques jours toute la saga. Il y aurait beaucoup de choses à dire là-dessus, mais ce n’est pas mon propos d’aujourd’hui. Car en effet, après avoir engloutit toute le cycle en question, je suis naturellement allé chez Porchet (le seul magasin du  Sentier faisant librairie – tabac – article de pêche) commander d’autres ouvrages de cet auteur et (après une bonne semaine de délai de livraison) j’ai attaqué le cycle des robots d’Asimov.

Quelques 30 ans plus tard, finalement pas grand chose n’a changé. Je suis plutôt un homme solitaire, et je passe la majorité de mon temps en Thaïlande, sur mon île tropicale, dans ma petite maison dans mon village de pêcheurs. J’y viens en avion, bus et bateau (c’est un peu difficile en vélomoteur), et je m’achète toujours une bouteille de bon whisky au dutyfree (à 59 Frs), même si elle ne fait pas toute la durée de mon séjour. Je passe la moitié de mon temps entre la plongée et la lecture frénétique de tout ce qui me passe sous la main.

A ce propos, je n’ai plus besoin d’aller chez Porchet (j’ai bien peur qu’il soit mort, le pauvre), car j’ai dorénavant une liseuse électronique Kindle. J’ai mis plus de deux ans à m’habituer à ce fichu engin; ce n’est pas un livre. Cela ne sent pas le papier, on ne peut pas corner les pages, et ce n’est pas un « objet physique » avec lequel on a une relation comme l’on a avec un livre relié en papier. Mais il faut reconnaître que c’est plutôt pratique en déplacement : on peut y stocker plusieurs centaines d’ouvrages en télécharger de nouveaux instantanément, et tout est à disposition dans quelques centimètres carrés d’électronique. En plus la batterie dure des mois, ce qui la rend au final presque comparable à un livre.

Quelques jours avant de partir, je suis tombé sur un site web qui contenait l’intégrale du cycle des Robots d’Asimov, en format « epub » pour Kindle. Je l’ai évidemment téléchargé et suis instantanément retombé dans un plaisir solitaire vieux de 30 ans : la lecture. Je me suis (re)dévoré le cycle des Robots en quelques jours, et y ai vu une nouvelle perspective depuis mon grand écart entre l’Europe et l’Asie. J’ai l’impression que ce visionnaire d’Asimov préssentait l’évolution de la société occidentale et l’a transposée dans l’univers des Spaciens, alors que la grouillante société Terrienne est plus ou moins ce que l’on vit ici en Asie… Quoi qu’il en soit, cela m’a donné une nouvelle perspective sur cet oeuvre, et j’ai hâte de me replonger dans le monde de Fondation pour voir si j’y trouve une nouvelle interprétation 30 ans plus tard…

Je hais les scooters

J’adore la mécanique, mais je suis allergique à un type de véhicules : les scooters. Pourquoi ? Parce que les ingénieurs qui ont inventés ces machins ont été formés par Adolf et ont fait un stage de perfectionnement chez Pol Pot. Toutes les pièces sont conçues pour casser au deuxième démontage, et une quantités de recoins inaccessibles ont été aménagés pour y recueillir les vis qui tombent. En plus de cela, il faut trois heures de démontage pour effectuer les opérations de maintenance les plus basiques.
Exemple type : j’ai changé la pile de la petite montre du tableau de bord :

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Bilan de l’opération : 8 heures de boulot et le dos en compote… Rendez-moi mes boguets !

La Roche Champion

Aujourd’hui je suis allé me balader dans un endroit où je n’avais pas remis les pieds depuis plus de 35 ans. Sur le versant nord de la Vallée de Joux, à la frontière française se trouve une particularité géologique que l’on appelle la Roche Champion. Il s’agit d’une impressionnante falaise calcaire d’une centaine de mètres de haut, complètement abrupte, et qui offre une vue incroyable sur le Jura français. Quand j’étais gamin, on allait parfois là-bas en pique-nique, et entre deux cervelas grillés on se payait le grand frisson à s’approcher le plus possible du bord de la falaise.

Je ne me rappelais plus du tout le chemin pour y aller, mais le progrès ayant passé par là, je me suis fié au GPS de mon iPhone (heureusement que la dernière version de Google Maps télécharge les cartes pour pouvoir les utiliser offline, car la couverture GSM au milieu du Risoux, on peut oublier !). J’ai donc parqué ma voiture au bout de la voie carrosable près du chalet Capt, et ai continué à pieds.
Il faut compter en tous cas 40 minutes en marchant d’un bon pas, je ne me rappelais pas que c’était aussi loin. Mais il y a peut-être deux explications à cette amnésie : premièrement on devait faire les zouaves avec mon cousin le long du trajet. Il me semble d’ailleurs que c’est le long du chemin que j’ai perdu mon pari (avec un enjeux de deux sugus) comme quoi les fourmis avaient le goût de vinaigre. Deuxièmement, la deuche devait avoir des suspensions qui nous permettaient d’aller un bout plus loin sur le chemin. Cela expliquerait aussi mon douloureux souvenir quant au confort de la place du milieu sur le siège arrière de la deuche.
Bref, on se balade dans forêt du Grand Risoux, qui m’a toujours fait forte impression : imposante, calme, impressionnante. C’est peut-être d’ailleurs à ce moment que s’est forgée mon âme de futur gothique

RisouxOn arrive finalement dans la clairière en bordure de la falaise, où se dresse l’imposante croix métallique.
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Mon souvenir était bien correct, c’est grandiose, impressionnant… et mon vertige et 10 fois pire qu’il y a 35 ans ! Quelques photos de la vue saisissante depuis là en-haut :

Une bien belle balade en tous cas, que je vous recommande si vous êtes amateur de nature sauvage. Le chemin est bon et relativement plat, hormis les 20 dernières minutes où c’est plus étroit et un peu plus accidenté. C’est en plus super bien indiqué par les panneaux du tourisme pédestre depuis le chalet Capt :

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Dernière chose : si vous montez là-haut, faites bien attention : il est formellement interdit de tenir son cornet de glace à l’envers :

IMG_0664(Si quelqu’un sait ce que veut dire ce panneau, je suis preneur !)

Rencontre du 3ième type

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Alors à gauche, c’est Titi. Il a 45 ans, et je viens de le retrouver au fond d’une boîte en faisant du rangement. Il fut le fidèle compagnon de mes chagrins et de mes joies pendant de nombreuses années il y a bien longtemps. Je lui avais même tricoté main une écharpe pour remplacer le noeud papillon qu’il arborait fièrement à l’origine mais qui n’a pas résisté très longtemps au flots d’émotions que je lui infligeais.

A droite, c’est Gribouille. Il a 6 ans, et je le retrouve tous les soirs sur mon canapé. Il est le fidèle compagnons de mes chagrins et de mes joies (avec ses deux collègues minettes aussi bien sûr) et le sera pendant de nombreuses années. Il avait au début un collier, mais il n’a pas résisté aux exploits simiesques de Gribouille dans les arbres. Et je ne sais plus tricoter, du coup je ne lui ai pas fait une écharpe pour remplacer. Gribouille ne s’en plaint pas d’ailleurs.

Ce soir, j’ai placé Titi à la place d’honneur sur le canapé, et j’ai l’impression que Gribouille a ressenti toutes les émotions que j’avais pu partager avec Titi; il l’a immédiatement adopté. Il a une sacrée sensibilité, mon Gribouille !

Eau et gaz à tous les étages

Voila, l’électricité est installée dans le coin barbecue, l’été peut venir !

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On boira frais à la mémoire de MeteorShower, vu que ce frigo est désormais tout ce qu’il reste du groupe. Autant dire le meilleur !

Mon canapé est vivant

Le retour du fils de la vengeance du canapé de l’enfer :

Michel-Ange revisité

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Air de printemps

Il y a comme un air de printemps à Solarie ce week-end :

MiskaPour un retour depuis les tropiques, on ne va pour une fois pas se plaindre de la météo !

Optimist

L’autre jour, alors que le calme est enfin revenu dans la baie de Chaloklum, j’ai pu observer quelque chose qui m’a ramené presque 40 ans en arrière et 10’000 km plus loin :

Optimist

Oui, il s’agit bel et bien d’un « optimist », un petit dériveur avec une voile trapézoïdale, généralement utilisés par les enfants. Je ne savais pas que cela existait encore, et à plus forte raison sur mon île du bout du monde.

J’en avais déjà parlé il y a longtemps, et avait même posté un extrait vidéo de mes talents précoces de capitaine sur le lac de Joux en 1975 :

Mes collègues ont dû se mettre à trois pour me convaincre que ce n’était pas une bonne idée d’aller en louer un…

What else ?

A l’instar de mon oncle Michel qui ramenait avec lui ses cartouches de Select et son lard sec en Espagne, je perpétue la tradition et ai pris dans mes bagages lors de mon dernier passage en Suisse une machine Nespresso :

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J’ai savouré mon premier café ce matin, car mon sac vient d’arriver seulement maintenant. Il s’était perdu en route entre Genève et Koh Samui, à cause du brouillard (Swiss airlines dixit !). Bref, j’ai pu installer la machine après avoir viré la prise de terre (il n’y en a quasi nulle part dans les installations électriques domestiques en Thaïlande) et trouvé une capsule non-cabossée au fond de mon sac. Délicieux, cela va me guérir du jetlag en moins de temps qu’il ne faut pour le dire…

Note aux usagers Nespresso loin de toute civilisation : il convient de décabosser les capsules abîmées avant usage, sinon le café ne se tire pas. Pour ce faire, l’outil idéal demeure le couteau suisse, modèle Cybertool de préférence, qui devrait à mon avis être vendu avec la machine, vu qu’il sert aussi à enlever la prise de terre. Geroge : si tu lances sur le marché le package « expat-Nespresso », n’oublie pas mes royalties pour l’idée…