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Le bleu

Quand on a un certain âge, voire un âge certain, on vit généralement dans un environnement que l’on maitrise. Ceci est particulièrement vrai dans la sphère professionnelle : 10 ans de boîte, je connais les ficelles de la maison comme celles de mon noble métier.
Or voila que depuis quelques semaines, je suis devenu un bleu. Oui, à 42 ans, j’en sais moins que les petits jeunes de 20 ans mes cadets qui ont choisi une voie différente. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cela représente une expérience intéressante. Même si personne ne m’a encore collé une claque derrière la tête, il est clair que je suis un bleu dans le domaine de la plongée professionnelle.

Premièrement, il y a le côté physique. L’IT développe peut-être l’esprit (encore que je sois pas totalement sûr !), mais pas le corps. Et ce que l’on excuse et oublie facilement dans notre monde se rappelle très rapidement et douloureusement ici : j’ai mal presque partout, surtout lorsqu’il faut trimbaler des bouteilles de plongée. Le soir, c’est tartinage au beaume du tigre dans l’espoir d’apaiser un peu les courbatures.
Deuxièmement, il y a les compétences professionnelles. Tout le monde sait tout mieux que moi. Cela va depuis où se trouvent les sangles de rechange jusqu’à dans quel ordre doivent se pratiquer les skills. Il faut toujours enfiler la robe de bure et les sandales pour demander de l’aide sur un sujet que l’on est sensé connaître.
Troisièmement, il y a les petits « tours » que l’on joue traditionnellement aux bleus; personne ne m’a encore demandé d’aller chercher le marteau à bomber le verre ou la bulle de rechange pour le niveau d’eau, mais ce genre de gag passe mieux à 18 ans qu’à 40 passé.
Et finalement, et peut-être le plus difficile, c’est de se rendre compte que toutes les compétences que l’on a ne servent à rien. En effet, depuis que je suis là, je n’ai pas vu l’ombre d’un firewall à configurer où d’un accés VPN à mettre en place…

Mais entre nous quelle occasion rare, et quel bien ça fait de devoir se remettre un peu en question. Je pense que c’est ça, le secret de l’éternelle jeunesse ! Rappelez-le moi si jamais je deviens un vieux con…