Archives quotidiennes : 26 septembre 2011

Babel-upon-Siam

Ce soir, irrésistible envie de pâtes, sans doute consécutives aux excès des jours précédents. Je vais donc chez l’Italien qui tient un petit restau au milieu du village et accessoirement aussi le bar où ont lieu les jams du mercredi. La nourriture y est délicieuse, car il fait tout lui-même : pâtes, pizzas, sauces, etc. En plus, il a un petit rouge qui passe bien (à condition d’y mettre un glaçon).

J’attaque donc mes carbonaras tandis que trois gamins jouent sur le terrasse. Deux qui ont l’air Thaïs, et un blondinet qui ne doit pas être du cru. Ils semblent pourtant tous parler Thaï : la partie de cache-cache commence, et la petite fille commence à compter : neung, song, som, see, ha… Le blondinet a repéré une super cachette de l’autre côté du bac à fleurs et se prépare à l’enjamber. Soudain un grand monsieur à la table d’à côté crie : « Luca, komm zurück sofort ! ». Le gamin se pétrifie et revient. La petite fille toute contente se moque de lui en thaï dans le texte (du genre : « nulle ta cachette, je t’ai trouvé du premier coup! »).

Moi, je finis mon verre de rouge et vais payer mon repas : « Arrivederci, my friend, see you on wednesday ! » me lance le patron en sortant. Mes pauvres neurones saturés d’azote se mélangent un peu les pinceaux et je réponds « Buna seara, see you la proxima, auf wiedersehen, et merci bien. »

Où ai-je bien pu fourrer le phrasebook du lonely planet ?

The final

Avant-hier soir, c’était mon « final », c’est-à-dire la soirée qui clôture le cursus du Divemaster. Il y a évidemment un petit bizutage prévu dans l’histoire, on est entre gens sérieux ! Je m’attendais au pire, car j’avais entendu les pires horreurs sur le sujet, et la version la plus plausible consistait un boire une mixture fortement alcoolisée à travers un tuba tout en portant un masque (cela s’appelle le « snorkle test »). J’ai même lu que certaines fois la mixture contenait des substances sympathiques et variées, allant des piments au viagra en passant par l’extasy et le valium…

En fait, j’ai eu une version beaucoup plus sympathique : une jarre (environ 1/2 litre) de bière, tequila, vodka et je ne sais pas trop quoi d’autre qui donnait à la mixture une étonnante couleur brun-vert, non sans rappeller la teinte de l’eau de mer en plongée passé 35 m… Mais le goût n’était franchement pas mauvais.
Pour que le « final » soit réussi, il faut évidemment tout boire d’un trait à travers un tuyau, à genoux sur le sol tandis que l’instructeur verse la mixture dans un entonnoir fixé à l’autre extrémité du tube, et que la foule enthousiaste prodigue des encouragements. Et bien là aussi, je me suis distingué : épreuve brillamment passée, même si j’ai reversé un peu sur mon pantalon et ma chemise (la seule que j’ai prise avec moi !). Mon instructrice m’a alors avoué qu’elle était encore plus nerveuse que moi, car j’ai été son premier Divemaster et que c’est la 1ère fois qu’elle faisait passer un final !

J’ai également reçu en cadeau un joli pendentif en argent pour fêter mon entrée dans le cercle des plongeurs professionnels :

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Après tout le monde m’a encore offert des tournées, et je ne rappelle pas très clairement la fin de la soirée… Renseignements pris le lendemain, je me suis apparemment mis à danser sur les tables, mais je ne me suis pas mis tout nu ni n’ai déclamé La Venoge. Et par chance, tout le monde était à peu près au même niveau d’éthylisme et personne n’a eu la présence d’esprit de prendre des photos. Dans un dernier sursaut de conscience, j’ai laissé ma moto et suis rentré à pieds, même si je ne sais pas trop par où je suis passé car j’avais les bas de pantalons mouillés le lendemain matin…

Bon, il faut que j’aille renouveler mon stock d’Alca Seltzer.