Archives pour l'étiquette instructeur

Le nerf de la guerre

Attention : l’article qui suit aborde des sujets hautement tabous dans toutes les cultures : on va parler de pognon et tordre le cou à certains mythes sur la vie au Paradis. Voilà, vous êtres prévenus !

Premièrement, oui, on a aussi besoin d’argent sur une île paradisiaque sous les tropiques. Moins qu’en Europe d’accord, mais comme on dit ici : « No money, no honey ! ». Le loyer se paie, les trajets pour les visa runs, la nourriture, la boisson, et tout le reste. Il y a en moyenne un facteur de réduction d’environ 10 par rapport à la vie en occident, mais le revenu moyen raisonnablement possible pour un expat subit à peu près la même réduction d’échelle. Du coup, il faut faire attention et avoir une discipline de fourmi quant aux dépenses. Et quand vous tentez d’expliquer cela aux gens qui viennent ici en vacances 10 ou 15 jours, ils vous rient au nez en vous disant que de toutes façons vous êtes en vacances toute l’année.

Très concrètement, les choses se passent ainsi. J’ai des goûts de luxe, donc j’habite dans une maison de standing, avec l’électricité, l’eau chaude et la clim (et oui, on devient douillet avec l’âge). Je paie environ 320.- de loyer par mois, plus la facture d’électricité à ma charge (env. 30 à 50 Frs par mois). J’ai une moto dont je dois remplir le réservoir environ une fois par semaine, soit à peu près 20.- d’essence par mois. Un plat au resto thai du coin coûte environ 3.-, une « bonne » bouffe occidentale varie entre… 5 et 30.- pour les jours de folie. Ajouté à cela la boisson et les autres vices (budget nettement moindre qu’en Europe, ce qui permet d’être moins regardant sur ce poste-ci !), on arrive environ à 500 ou 600.- par mois de dépenses locales (je ne parle pas de l’assurance maladie en Suisse ni des impôts et autres gabelles dont je dois toujours m’acquitter en Europe.

Côté revenus, il faut tout d’abord savoir que tous les instructeurs de plongées sont payés à la commission. Pas de plongée, pas de sous. Pas de fixe, pas de jetons de présence, de prime d’eau ou autre avantages en nature. Cela varie un peu selon les centres, mais un instructeur touche entre 20 et 25 % du prix payé par le client. Indépendamment du nombre de jours passés pour un cours. Par exemple, si on a un groupe de deux plongeurs pour un cours Open Water, on touche le pourcentage du prix final. S’il faut passer deux jours de plus parce que l’un des plongeurs a des difficultés, c’est pour ta poire. De même que les soirées passées au centre à gonfler les bouteilles, c’est aussi du bénévolat. Bref, pour des journées qui commence à 7h du matin et qui se terminent généralement vers 18h30 -19h (sans pause syndicale de midi), les revenus restent maigres, particulièrement hors des 3-4 mois par année de haute saison.

Et pour terminer, OUI, on peut donner un pourboire à l’instructeur, surtout s’il a fait du bon boulot. Au pire, lui payer un verre lorsque l’on fête la fin de son cours,  je n’en connais aucun qui va se vexer, pas de soucis…

Calme avant la tempête

Voilà, les cours sont terminés. On a passé les examens blancs aujourd’hui, cela s’est plutôt bien passé pour moi et ma camarade de galère : on aurait été reçus tous les deux si on avait été en conditions réelles, abstraction faite du stress bien sûr.

Les examens se composent de deux parties : théorie et pratique, comme au permis de conduire. La théorie porte sur la physique (hydrostatique et gaz parfaits), la physiologie, l’environnement, le matériel et théorie de décompression. Un second volet (éliminatoire celui-ci) porte sur les standards de plongée PADI. Pour la pratique, on doit démontrer des sessions de cours en milieu confiné et en milieu naturel. Il y a également une partie d’enseignement en classe (au sec !). Bien sûr, toutes ces épreuves doivent être effectuées conformément aux standards (genre ISO), et tout manquement à cette règle est sanctionnée par des pénalités, qui peuvent être éliminatoires si c’est un standard de sécurité qui est violé par exemple. Bref, il faut tout faire dans l’ordre et pas question d’y mettre de la fantaisie !

On a donc un dernier jour de révision demain, et on en profite entre nous pour partager nos compétences respectives : ma camarade est une vraie sirène dans l’eau et moi je peux enfin exploiter mon incommensurable savoir acquis à force d’user mes fonds de culotte sur les bancs d’écoles diverses et variées. Ca c’est du teamwork !

Après demain c’est donc le grand départ pour l’île d’à côté, où l’on va passer deux jours sur le grill. Quand on reviendra, on sera Instructeurs, ou alors…


Under water nobody can hear you scream
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Back to school

Voila, j’ai touché le matos hier, va falloir s’y atteler gaiement :

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Il y a la bible du parfait instructeur PADI, les examens (avec les réponses) des cours que je devrai faire passer, plus toutes les plaquettes des différentes épreuves physiques. Etanches bien sûr, elles vont m’accompagner sous l’eau. Il faudra aussi que je me tape les 3 DVDs (pas étanches ceux-là !) avant le 22 juin, date des examens finaux. Je croise les doigts…