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Fun dives

S’il y a un moment apprécié dans la vie professionnelle d’un Divemaster (ou d’un instructeur aussi apparemment), c’est lorsque se présentent des fun dives. Une « fun dive », c’est une plongée juste pour le fun, pas de cours, pas d’exercices, pas de clients à s’occuper, bref, c’est une « vraie » plongée !

Parce qu’il faut dire que la grande majorité du temps, on n’est de loin pas libres de plonger comme on veut : il faut gérer les clients, organiser les baptèmes, faire attention aux limites de profondeur/durée/consommation d’air, et je crois que depuis que je suis arrivé je n’avais pas fait une seule plongée de plus de 30 minutes… Certes la gestion des clients fait bien sûr partie du boulot (et je ne vais pas me plaindre, c’est largement plus cool que d’être avachi devant un écran d’ordi pour un patron qui s’en cogne), mais c’est vrai que l’on n’a pas tellement le temps d’apprécier la plongée dans ces circonstances.

Hier, c’était fun dives pour tout le monde (avantage de la basse saison), et on s’est vraiment fait plaisir. Je suis parti avec mon camarade Steve, qui rongeait son frein tout autant que moi, et on s’en est donné à coeur joie : deux plongées de 60 minutes entre 25 et 30 m, ce n’est pas tous les jours. Et en plus j’avais pris mon appareil photo (chose impossible en temps normal) et ai tiré quelques clichés :

Départ du port

 

L'enthousiasme du départ

Le monde du silence

Une gorgone au pied de East Pinnacle

Ce qu’il y a d’exceptionnel à Sail Rock, c’est la densité de la vie marine présente ici. Voici quelques exemples : bancs de barracudas, papillons, murène :

J'ai plus d'appétit...

 

...qu'un barracuda !

 

Butterfly fish

 

Et Marlène, la murène !

Et des petites bestioles que j’adore : les nudibranches. Ils ne font que quelques centimètres et sont assez difficiles à voir. J’ai tenté un macro avec l’appareil photo, mais je ne maîtrise pas encore tout à fait :

Nudibranche "pyjama" je crois...

Et en fin de plongée, on a croisé un gars au palier qui avait une espèce de scooter marin. On en a profité pour faire les zouaves avec :

Comme James Bond...

Bref, une journée exceptionnelles, avec des conditions de mer incroyables : plat, visibilité à plus de 25 m, on s’est vraiment fait plaisir !

Une journée ordinaire

Un oeil ouvert dans la pénombre matinale. Encore 5 minutes avant que l’iPhone ne lance la « marimba » matinale. Autant l’éteindre, je suis réveillé. Petit tour à la salle de bains, et petite canette de Nescafé glacé achetée au Seven/Eleven hier soir. Ca passe bien sur la terrasse en regardant les bateaux de pêche partir dans la baie. Bon, il faut que je mette mon costume de travail : un caleçon de bain et le t-shirt frappé aux armes du centre de plongée, cela fait toujours pro de respecter le « dress code ». Je saute sur ma moto, et fait bien attention d’éviter les chiens endormis dans les trous du chemin en allant au centre de plongée.

Je parque ma brêle dans un coin en laissant les clés dessus, inutile de s’encombrer. Les matinaux sont déjà là, les sandwiches à l’oeuf (so british !) sont en cours de fabrication, et coup d’oeil au planning du jour pour voir ce qu’il se passe. On part pour Sail Rock, quelques plongeurs sont prévus, et quelques cours continuent aujourd’hui. Je passe dans la salle du matériel récupérer mon équipement qui sent bon le latex mariné dans l’eau de mer, et vais charger les bouteilles dans la remorque. Déjà les premiers clients arrivent. Il y a un peu toutes les nationalités : anglais, allemands, australiens, coréens, japonais, autrichiens, etc. Tout le monde parle l’anglais qu’il peut, les accents trahissent les origines. Après un café (chaud cette fois-ci), c’est départ pour le port, agrippé sur le 4×4 qui trimballe les bouteilles et les sacs. L’équipage thai du bateau donne un coup de main pour charger (en plaisantant en langue des signes), et c’est le départ à bord du bateau. Certains clients sont nerveux, ils vont plonger pour la 1ere fois, d’autres sont plus calmes, d’autres encore sont malades, sujets au mal de mer… malgré la nautamine, pas de chance !

Après une petite heure de navigation et le briefing de plongée, c’est enfin le monde du silence. Que le bruit de sa propre respiration et de ses propres bulles. Les poissons font leur farandole sur fond d’azur ou marine, selon l’angle de vue… Cela me fait chaque fois penser qu’ils sont chez eux, et pas nous, qui pouvons certes grâce à notre technologie s’inviter dans leur domaine pour quelques instants, mais qui devons finalement rejoindre le monde aérien, ou l’on sent à nouveau son poids, et où la troisième dimension redevient à nouveau hors d’atteinte. Alors on compense les sensations physiques que l’on vient d’éprouver en ayant des échanges verbaux « intelligents » : « Comment c’était ? », « As-tu vu la murène à 15 m ? »… Personne n’écoute vraiment les réponses et tout le monde a le sourire : nous sommes tous des privilégiés d’avoir communié pour un instant dans le monde du silence, et nous en avons tous conscience, indépendamment du niveau de chacun, que ce soit sa 1ere plongée ou sa 527ième.

Deuxième plongée ensuite, jamais la même de toute façon, même s’il s’agit du même site. La lumière change, et en fonction de son humeur ou de ce que l’on a entendu sur le bateau, on va plus se focaliser sur un aspect. On connait un peu mieux ses partenaires et l’on va adapter le profil en conséquence. Et on découvre plein d’autres choses que l’on avait pas remarquées la plongée précédente. Finalement, il faut à nouveau sortir, re-verbaliser les sensations, même si tout le monde comprend sans devoir forcément s’exprimer. C’est social aussi : on cause parce que l’on ne va pas rester tout seul dans son coin à rêvasser.

Et puis c’est le retour, les corvées de transbordement, de rinçage d’équipement et de « loggage » des plongées. Cela se termine généralement au bar, où le monde de la surface reprend finalement le dessus. On s’est tous enrichi d’une journée comme celle-ci, mais on sait très bien que c’est difficile d’intégrer cette expérience dans un quotidien traditionnel. Bien que ce soit un expérience intérieure incroyablement riche, on ne parlera que des anectodes futiles mais socialement admises en surface. Qu’importe, on sait tous ce qui est important dans tout ça…

Tiens, ce ne seraient pas des branchies qui sont en train de me pousser là sur le cou ?

Au bureau

Météo parfaite aujourd’hui, pas trop de vagues, même s’il y avait un peu de courant malgré tout. Bref, j’étais bien content de retrouver mon bureau aujourd’hui :

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En fait, je travaille plutôt dans les étages inférieurs, mais la compagnie là en bas est très agréable et surtout SILENCIEUSE ! Ça changera malheureusement à la rentrée…