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Khaosan

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Khaosan Road. C’est généralement ici, dans le quartier de Bhanglanphu que débutent et se terminent tous mes voyages en Asie. J’y prend traditionnellement ma première baffe climatique et culturelle, et m’impreigne une dernière fois de l’ambiance avant le départ.
Au début, cette rue était le point de chute de tous les backpackers de la planète et on y trouvait des logements vraiment pas chers, des bars sympas où l’on diffusait sur grand écran des copies pirates des derniers blockbusters (c’est d’ailleurs là que j’ai vu « The Beach », cela ne s’invente pas !) et où l’on pouvait boire plus que de raison dans cette univers ressemblant un peu au décor de Blade Runner.

Cette fois-ci non plus je n’ai pas failli à la tradition et suis allé me balader pour faire mes petites emplettes avant le départ. On trouve toujours des échoppes de t-shirts, pantalons, gadjets divers et variés, DVDs pirates, faux diplômes de l’Université de votre choix, etc,etc. Tout se marchande. Les nombreux bars sont toujours là, même s’ils ne diffusent plus de films pirates, et l’on a aussi maintenant un MacDo, un Burger King, un Subway… Vous avez dit « globalisation » ? De toutes façons, mieux vaut éviter de manger sur Khaosan même (hormis dans les petites cuisines mobiles qui se baladent sur la rue : c’est là que j’ai mangé les meilleures Pad Thai de tout mon séjour). Il vaut mieux aller se restaurer plus à l’ouest dans Bhanglamphu ou alors même sur Rambutri Road, c’est un tout petit peu moins touristique (ou disons moins fameux), et la cuisine y est souvent meilleure. Pour la cuisine thaïe en tous cas, je n’ai pas testé la « western food » (car je me réserve pour un steack chez Mijo tout bientôt !)

Voilà, ma dernière étape à Bangkok s’achève cette fois aussi ici, mais je pense qu’il ne va pas se passer très longtemps avant que je ne revienne traîner mes guêtres sur Khaosan Road, qui demeure ma porte de l’Asie à moi…

Babel-upon-Siam

Ce soir, irrésistible envie de pâtes, sans doute consécutives aux excès des jours précédents. Je vais donc chez l’Italien qui tient un petit restau au milieu du village et accessoirement aussi le bar où ont lieu les jams du mercredi. La nourriture y est délicieuse, car il fait tout lui-même : pâtes, pizzas, sauces, etc. En plus, il a un petit rouge qui passe bien (à condition d’y mettre un glaçon).

J’attaque donc mes carbonaras tandis que trois gamins jouent sur le terrasse. Deux qui ont l’air Thaïs, et un blondinet qui ne doit pas être du cru. Ils semblent pourtant tous parler Thaï : la partie de cache-cache commence, et la petite fille commence à compter : neung, song, som, see, ha… Le blondinet a repéré une super cachette de l’autre côté du bac à fleurs et se prépare à l’enjamber. Soudain un grand monsieur à la table d’à côté crie : « Luca, komm zurück sofort ! ». Le gamin se pétrifie et revient. La petite fille toute contente se moque de lui en thaï dans le texte (du genre : « nulle ta cachette, je t’ai trouvé du premier coup! »).

Moi, je finis mon verre de rouge et vais payer mon repas : « Arrivederci, my friend, see you on wednesday ! » me lance le patron en sortant. Mes pauvres neurones saturés d’azote se mélangent un peu les pinceaux et je réponds « Buna seara, see you la proxima, auf wiedersehen, et merci bien. »

Où ai-je bien pu fourrer le phrasebook du lonely planet ?

CtrlA-CtrlC

Je ne sais pas trop comment cela va se passer cette fois-ci, mais jusqu’à maintenant je n’avais en voyage ni smartphone ni laptop, à l’exception de mon PalmPilot. Pour envoyer des e-mails, la solution standard était donc d’aller dans un Internet café, et de louer pour une somme généralement dérisoire (comparé à un abonnement data de roaming international) un pc au tarif horaire. Je ne sais pas si c’est toujours d’actualité, étant donné que maintenant presque tout le monde se balade avec un iPhone ou un Netbook, mais j’ose imaginer qu’en Thaïlande du moins c’est toujours en vigueur.

Le truc amusant, c’est que la plupart du temps les claviers sont configurés en layout US dans le meilleur des cas et Thaï dans le pire… Donc on se retrouve à écrire avec plein de fautes d’accents et de cédilles, on a presque l’impression d’être un djeun en train de chatter sur MSN… Et dans le dernier cas de figure, pas d’autre alternative que de demander au patron de l’aide : windows en allemand c’est déjà troublant, alors en thaï, c’est sans espoir !  En plus, suivant le degré de civilisation du bled dans lequel on se trouve, la liaison Internet peut être plus ou moins aléatoire, et il m’est arrivé à plusieurs reprises d’écrire une tartine pendant 30 minutes avant de cliquer bêtement sur le bouton « send »… et d’avoir une belle erreur et mon texte perdu. Alors on est en vacances, on relativise, et on recommence de manière plus concise le récit pour la seconde fois. Et on applique cette fois le Premier Commandement de l’utilisateur de webmail :

Ctrl-a et ctrl-c tu frapperas avant tout clic de souris que tu feras, sans quoi la damnation éternelle et la malédiction du texte perdu tu subiras.

Cela évite de donner un ton agacé et télégraphique à ses e-mails. A la troisième version, on est toujours un peu moins inspiré…

De bon ton

Quand on part à l’étranger, on s’efforce toujours de connaître quelques rudiments de la langue de la contrée que l’on va envahir. En ce qui me concerne, ayant toujours aimé la grammaire et ayant la chance d’avoir une relativement bonne mémoire, j’ai toujours appris les traditionnels « Bonjour », « merci », « au revoir », « Combien ça coûte ? » dans les langues de tous les pays que j’ai visité : Italie, Allemagne, Espagne, France (faut enlever l’accent vaudois), Angleterre, USA, Roumanie, ça, ça va : langues indo-européennes, d’origine latines ou germaniques, c’est relativement facile. Ca se corse avec la Hongrie, Croatie, l’Egypte, et surtout avec l’Asie : Vietnam, Laos… et Thaïlande !

La langue thaïe fait partie du groupe des langues kadaïes ce qui n’a naturellement rien à voir avec les langues  indo-européenne. Quand on commence à se lancer là-dedans, on est d’abord rassuré par les faits suivants :

  • Les structures de phrases sont en général les mêmes que chez nous : sujet – verbe – complément. En général…
  • C’est une langue isolante : tous les mots sont invariables. Pas d’accords en nombre ou en genre, car il n’y en a pas !
  • La grammaire est très simple : pas de genres, pas de déclinaisons, pas de conjugaison.

Un français expatrié avec lequel j’avais sympathisé à Koh Tao il y a quelques années m’avait affirmé que le thai, c’est pas compliqué : c’est du Tarzan : « moi vouloir manger »…

Ben alors, ça ne devrait pas être trop compliqué… Ce qu’il avait omis de préciser, c’est que le système de pensée est fondamentalement différent. Dans l’ exemple ci-dessus, le « moi » change de forme suivant le status de son interlocuteur ou selon le genre de la personne qui énonce la phrase. Une femme ne dit pas « moi vouloir manger » de la même manière qu’un homme. Et encore d’une autre manière si l’on s’adresse à  une personne d’un status social différent.  Ca va faire beaucoup de mots à apprendre pour une phrase toute simple !

Et la cerise sur le gateau : à l’instar du chinois, le thaï est une langue tonale : cela signifique que les mots changent de sens en fonction de la hauteur à laquelle ils sont prononcés. On distingue 5 tons de voix différents, et par exemple le mot « mai » (prononcez « maille ») peut signifier « non » ou « bois » ou encore « neuf » selon l’intonation. On a tous appris des phrases rigolotes lorsque l’on étudiait l’allemand, du genre : « Wer nichts wird wird Wirt », et bien voici la version thaïe :

ไม้ ใหม่ ไม่ ไหม้ ไหม

Prononcez « mai » respectivement sur les tons haut, bas, tombant, tombant et haut : cela signifie « Le bois neuf ne brûle pas, n’est-ce pas ? »

 

PS : L’examen du Divemaster, je prévois de le passer en anglais..