Changement de programme

Arrêtons là le suspense : pourquoi mon prorgamme a-t-il un peu changé ? Il y a essentiellement deux raisons.

Premièrement, cela me fait mal de le dire, mais Koh Tao n’est plus ce qu’elle était il y a 10 ans. Je ne sais pas s’il s’agit d’un phénomène saisonnier ou non, mais l’île est devenue une nouvelle colonie française. Et même pas avec la mauvaise foi de Philippe Noiret dans « coup de torchon« , non là c’est juste du blaireau de base qui vient parce que ce n’est pas cher. Bungalows à moins de 300 Baht (7.50 Frs) la nuit, alcool local acheté au Seven/Eleven du coin et consommation de champis magiques sous la lune. Bref, une compagnie pas très intéressante, j’ai passé l’âge. En plus, côté voisins Gaulois, j’ai ce qu’il me faut à la maison comme au boulot; si je n’ai pas beaucoup progressé en Thaï, ce n’est pas en causant français que cela va aider…

Et deuxièmement, Koh Tao est devenue « l’île de la certification ». Hormis quelques gros centres de plongée présents là depuis longtemps, dans la plupart des autres, il suffit de suivre plus ou moins un cours pour obtenir son diplôme. Et il semblerait que celui que j’avais choisi fasse partie de cette dernière catégorie… Je sais bien que je n’ai prévu de changer de carrière dans l’immédiat, mais tout de même, je n’ai pas envie de faire une formation au rabais.

J’ai donc laissé Koh Tao derrière moi et me suis établi sur l’île voisine de Koh Pha-Ngan. Je n’y avais jamais mis pieds jusqu’ici, car elle a la réputation d’être la « party island ». Il s’y déroule effectivement tous les mois au sud les fameuses « full moon parties » qui drainent plus de 30’000 teufeurs hallucinés avec toutes sortes de substances, mais le nord de l’île est très sauvage et authentique et échappe à cette frénésie. De plus, il s’y trouve un club de plongée très sérieux, dont on connait une bonne partie du staff car ils étaient auparavant basés à … Sharm-el-Sheik (mon stamm !). Et au moins ils sont sujets de Sa Gracieuse Majesté; à défaut du Thaï je pratiquerai au moins l’anglais…

Donc voila, je m’enrôle demain pour un programme de Divemaster sur Koh Pha-Ngan… On verra comment cela va se passer.

PS : C’est quand la prochaine pleine lune ?

C’est parti !

Hé oui, premier jour d’entraînement :

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Et va falloir embrayer : j’ai un peu moins de six semaines pour mettre des croix partout !

Dive evolution

Madame avait passé son Divemaster en 2004. Elle m’a passé ses bouquins et son matériel pour que je puisse potasser et m’entraîner un peu à l’avance. Parmi ce matériel, il y avait « la roue », qui est en fait une table multiple pour calculer les limites de temps sans décompression lors de plongées multi-niveaux (RDP pour Recreational Dive Planner). Cela se présente comme une roue avec un curseur mobile :

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Moi en 2011, quand j’ai touché le matériel, il y a eu une petite amélioration :

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C’est-y pas beau, le progrès ?

Vive les vacances

Le prochain qui me dit que je suis en vacances… Il y a trois jours que l’on a une météo apocalyptique, avec des creux de plus de deux mètres et un vent à écorner les buffles (il n’y a pas de boeufs ici). Le trajet aujourd’hui était en « speed boat », c’est-à-dire en vedette avec deux diesels inboard qui taille comme une fusée. Il suffit de rajouter du Wagner en fond sonore (La charge des Walkyries me parait pas mal à propos) et on se croirait plus sur les îles Kerguelen que dans le Golfe du Siam. Je ne sais pas si j’ai perdu du poids, mais j’ai au moins perdu 5 cm grâce au tassement de vertèbres. Et la logistique dans ces conditions, ce n’est pas triste : trimballage de bouteilles et équipement sans se blesser sur un bateau ivre, c’est physique…

Bref, ce soir j’ai mal partout et je crois que je vais aller direct me coucher pour tenter d’être à peu près en forme demain à 7h. Mais la météo annoncée n’est guère meilleure… On verra bien dans état je serai demain !

Emménagements III

Cette fois, ça devrait être le dernier article de la série pour un petit moment. J’ai emménagé pour le mois à venir (en tous cas) dans un superbe petit bungalow au bord de la plage, à 3 min du centre de plongée :

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Oui, c’est chouquinet et assez luxueux; mais mes expériences a Koh Tao m’ont démontré qu’avec l’âge de mes artères, j’avais besoin d’un minimum de confort, comme l’eau chaude par exemple. Et j’ai même réussi à négocier un prix plus que raisonnable pour le mois, voire un peu plus longtemps.

J’ai aussi de quoi voir Darius sur TV5 (quoique nos horaires semblent un peu décalés) :

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Et j’ai une superbe vue depuis mon lit sur l’hibiscus qui borde la canal. De quoi être de bonne humeur le matin au réveil :

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Quand il fait beau, le petite terrasse est idéale pour potasser les bouquins :

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Cerise sur le gâteau, la patronne fait également très bien la cuisine!

Le bleu

Quand on a un certain âge, voire un âge certain, on vit généralement dans un environnement que l’on maitrise. Ceci est particulièrement vrai dans la sphère professionnelle : 10 ans de boîte, je connais les ficelles de la maison comme celles de mon noble métier.
Or voila que depuis quelques semaines, je suis devenu un bleu. Oui, à 42 ans, j’en sais moins que les petits jeunes de 20 ans mes cadets qui ont choisi une voie différente. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cela représente une expérience intéressante. Même si personne ne m’a encore collé une claque derrière la tête, il est clair que je suis un bleu dans le domaine de la plongée professionnelle.

Premièrement, il y a le côté physique. L’IT développe peut-être l’esprit (encore que je sois pas totalement sûr !), mais pas le corps. Et ce que l’on excuse et oublie facilement dans notre monde se rappelle très rapidement et douloureusement ici : j’ai mal presque partout, surtout lorsqu’il faut trimbaler des bouteilles de plongée. Le soir, c’est tartinage au beaume du tigre dans l’espoir d’apaiser un peu les courbatures.
Deuxièmement, il y a les compétences professionnelles. Tout le monde sait tout mieux que moi. Cela va depuis où se trouvent les sangles de rechange jusqu’à dans quel ordre doivent se pratiquer les skills. Il faut toujours enfiler la robe de bure et les sandales pour demander de l’aide sur un sujet que l’on est sensé connaître.
Troisièmement, il y a les petits « tours » que l’on joue traditionnellement aux bleus; personne ne m’a encore demandé d’aller chercher le marteau à bomber le verre ou la bulle de rechange pour le niveau d’eau, mais ce genre de gag passe mieux à 18 ans qu’à 40 passé.
Et finalement, et peut-être le plus difficile, c’est de se rendre compte que toutes les compétences que l’on a ne servent à rien. En effet, depuis que je suis là, je n’ai pas vu l’ombre d’un firewall à configurer où d’un accés VPN à mettre en place…

Mais entre nous quelle occasion rare, et quel bien ça fait de devoir se remettre un peu en question. Je pense que c’est ça, le secret de l’éternelle jeunesse ! Rappelez-le moi si jamais je deviens un vieux con…

A la corde

Quand on commence à plonger à travers le monde, on est en temps que plongeur novice très impressionné par le Divemaster qui saute à l’eau en premier pour aller descendre la corde pour ancrer le bateau ou servir de référence. Il s’équipe tout seul, empoigne ses palmes d’un geste viril, et saute à l’eau avant tout le monde, tout seul, la corde entre les dents (enfin c’est une image, car il a tout de même son détendeur en bouche !). Il réapparait quelques minutes plus tard, et la voie est ouverte poir les plongeurs amateurs que nous sommes.

Et bien aujourd’hui pour la première fois de ma vie, c’est moi qui ait accompli cette tâche ô combien glorieuse. Bon d’accord, le geste était peut-être un peu moins viril et assuré que je le voulais, et j’ai laissé un peu trop de mou à la corde, mais n’empêche, je l’ai quand même fait !

Par contre, j’ai vu quand je suis allé la rechercher en fin plongée que le noeud était beaucoup mieux fait que ce qu’il m’avait semblé avoir effectué. Je n’ai appris que plus tard que mon instructrice l’avais refait en douce, sans rien me dire. Ce n’est pas de la pédagogie, ça ?

Sans papiers

En bon garçon prévoyant, avant de partir j’avais contacté l’ambassade de Thaïlande afin de savoir si les citoyens Suisses ont besoin d’un visa spécial pour rester plus de deux mois dans le royaume. Non non, m’avait on assuré; à partir de trois mois, là il faut quelque chose de particulier, mais poir deux mois pas de problèmes. Ok, pas de problème.

Seulement à l’arrivée a Bangkok, le douanier me dit que 1 mois, c’est bon, mais que pour plus de temps il faut un visa spécial… Le gars de l’ambassade visiblement était un bleu lui aussi !

Mais voila maintenant presque un mois que je suis là et il faut que je commence à m’agiter un peu. Renseignements pris auprès de mes collègues expats, c’est 500 Bahts (13 Frs environ) d’amende par jour exédentaire. Ok, ce n’est pas énorme, mais je n’ai pas prévu ça dans mon budget. Et c’est surtout débile; tout ça à cause de renseignements foireux de la part de l’ambassade…

Bref, j’ai trois solutions possible :

– M’en ficher et payer l’amende au départ, mais ça va tout de même faire plus de 400.-, ce qui serait vraiment stupide…

– Aller à l’ambassade la plus proche (Penang sans doute), et obtenir un « vrai » visa de trois mois, mais il faut compter au moins trois jours entre le voyage et l’attente à l’ambassade…

– Passer la frontière la plus proche (Malaisie) et obtenir une prologation renouvellable de 14 jours.

Il y a quelques années, toutes les agences de voyages locales organisaient des « visas runs » : on refilait son passeport au gangster du coin, et il les faisait passer tout seuls en bloc (moyennant sans doute bakshish) la frontière pour obtenir les bons stamples. Depuis quelques temps, les autorités thaïlandaises ont drastiquement serré la vis et il faut passer en personne la frontière pour obtenir le tampon donnant droit à une extension de 14 jours. Il parait d’ailleurs que des agences peu scrupuleuses faisaient de faux tampons au lieu de véritables « visas runs », et les touristes se retrouvaient avec de faramineuses amendes au moment du départ…

Donc si je veux éviter les geôles Thaïes, je suis obligé de m’offrir une petite excursion en Malaisie avant la semaine prochaine. Je viens de m’acheter mon billet de ferry pour Don Sak ainsi que le minibus pour la frontière Malaise. Ça va me coûter une grosse journée (départ à 5h du matin pour rentrer à 18h) et près de 2000 Baht, mais la légalité est à ce prix !

Et en plus, à coup de 14 jours de rab, il faudra que je fasse ça plusieurs fois avant mon retour…

Cargo de nuit

« 35 jours sans voir la terre… » (Oui, on les références que l’on peut!)

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En fait à peine trois heures. Le plus dur c’est de se lever à 4h du matin pour attraper le ferry qui part à 5h de Koh Pha-Ngan pour Surat Thani. Et là encore, je trouve que le Lonely Planet commence à être moins fiable : j’ai la dernière édition (en anglais, car la version française a toujours un délai de plus) et ils y disent que le night boat est « rough » et qu’il faut prévoir à boire, à manger et que c’est mal famé. Et bien alors que je m’attendais à me retrouver à fond de cale avec une rame dans chaque mains, le ferry est tout à fait confortable. Certes c’est un cargo, mais il y a des sièges passager, une boutique qui vend boissons et boustifaille, et même une zone VIP climatisée. Faut quand même pas pousser…

Une fois sur le continent, le chauffeur nous attend (« nous » car nous sommes visiblement une demi-douzaine dans le même cas) et départ en minibus pour la frontière Malaise (env 300 km à vue de pif). Le chauffeur roule à tombeau ouvert, mais Bouddah est avec nous et on arrive sans encombres vers 12h30.

C’est là la partie rigolotte : on sort de Thailande en rendant la carte de « non-immigrant », puis on va faire la queue à la douane Malaise au guichet « arrivées ». On fait ensuite 20 mètres en Malaisie pour faire le tour de la cahute du douanier et rejoindre le guichet « sorties ». Re-tampon, et repassage à la douane Thaïe au guichet « arrivées ».
Le douanier voit mon passeport rouge et me dit « Ah, Swizaland, Loger Fedelel ». Je comprends au bout de quelques secondes : « Yes, Roger Federer is one of my good friend ! » Et jeu, set et match : 15 jours de plus !

A peine 30 minutes pour la manoeuvre, et re-minibus pour Surat Thani. Arrivée même en avance pour le ferry de 18h. Bref à 21h30, c’est bouclé, je suis à la maison avec mon visa prolongé. Ça fait une grosse journée, ça coûte une quarantaine de Frs, mais malheureusement ce n’est valable que pour 15 jour. Dommage que je n’arrive pas à goupiller les horaires de ferry et d’avion pour obtenir un mois de plus d’un coup, mais je crois qu’il n’y a rien à faire : c’est impossible en un seul jour.

Qu’importe, j’adore ce pays !

Au bureau

Météo parfaite aujourd’hui, pas trop de vagues, même s’il y avait un peu de courant malgré tout. Bref, j’étais bien content de retrouver mon bureau aujourd’hui :

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En fait, je travaille plutôt dans les étages inférieurs, mais la compagnie là en bas est très agréable et surtout SILENCIEUSE ! Ça changera malheureusement à la rentrée…